CONFINED by WILD CLASSICAL MUSIC ENSEMBLE

ENGLISH TEXT BELOW//////////////////////

Le Wild Classical Music Ensemble est un groupe de rock expérimental belge créé en 2007 au sein de l’asbl sociale-artistique Wit.h à Courtrai. Leur son unique est un mélange de riffs punk/rock, de rythmes fanatiques et d'envolées de flûtes et de synthés enflammés, sur lesquels gravitent des voix multiples, multilingues, qui grattent sévèrement autant qu'elles réconfortent. Il y a dans cette rudesse, dans ce brutisme quelque chose de bien belge. On pense fréquemment au compadre Arno, époque TC Matic.

Pendant la crise du Covid, soumis plus que d'autres aux dures conditions d'enfermement, les membres du Wild Classical Music Ensemble porteurs de handicap se sont retrouvés seuls dans leurs chambres. Parmi de trop rares fenêtres d’ouverture sur le monde, Damien Magnette pouvait encore venir les voir avec du matériel son. Interdits de se réunir et encore moins de jouer ensemble, les membres du Wild ont malgré tout pu composer des chansons en tandem avec Damien. Les morceaux ont ensuite été envoyés à des amis musiciens - Fabrice Gilbert, Ava Carrère, Wim Opbrouck, Shht, Arthur Satàn, Nathan Roche et Julien ZLDR - qui ont apporté leur touche artistique. Jean Lamoot et Carl Roosens se sont joints à l'aventure, l'un en tant que mixeur, l'autre en tant que réalisateur de clips.

Du fait des conditions de création, c’est finalement l’album le plus produit du groupe et peut-être le plus accessible, franchement rock, avec une grande liberté dans la production, avec parfois une certaine allure pop. L’intervention de Jean Lamoot au mix n’y est pas pour rien. Par ailleurs, le ralentissement forcé a permis de consacrer bien plus de temps et d’attention à l’écriture des paroles.

Citons Damien Magnette, le leader du groupe: “Pendant plus d'un an, nous avons tous été confinés. Mais qu'en est-il quand on est une personne avec un handicap mental? Eh bien, c'est très différent de vous et moi... Nous avons le droit de choisir, le luxe de décider par nous-mêmes des règles que nous voulons suivre ou non. Nous avons notre libre arbitre. Pas eux. Cette série de chansons confinées est dédiée à toutes les personnes qui ont traversé cette crise, privées de leur libre arbitre. Nous leur envoyons nos pensées, nos câlins et nos baisers pleins d'amour véritable!”

Les chansons répondent au désir profond de veiller les uns sur les autres dans l’adversité (le tellement évident “Comment ça va?” de Johan Geenens et Wim Opbrouck, ou “Waarom ben je boos” de Sébastien Faidherbe avec Wim Decoene, ce dernier plein d’empathie). Le sentiment de solitude est logiquement présent sur l’album (“Dat is mijn verdriet” de Linh Pham, un poème très réel, très concret, et particulièrement touchant, ou “Loneliness”, dont le texte a été improvisé par Wim), si ce n’est une rage bien compréhensible (“Je ne veux pas” et “My Frustrations”). A noter que pour “On reste heureux”, avec un optimisme qui dénote par rapport à la colère exprimée dans ses autres chansons, Sébastien Faidherbe a composé toutes les parties, en un seul jet.

Ne nous y trompons pas: rien de tout ça n’est vraiment terminé. Toutes ces émotions, ces souffrances, ces peines et cet espoir, nous parlent bien au-delà de cette sinistre histoire de covid.


/////////////////ENGLISH//////////////////////////////////////////

The Wild Classical Music Ensemble is a Belgian experimental rock band formed in 2007 within the social-artistic non-profit organisation Wit.h in Kortrijk. Their unique sound is a blend of punk/rock riffs, fanatical rhythms and soaring flutes and fiery synths, over which gravitate multiple, multilingual voices that scratch harshly as much as they comfort. There’s something very Belgian about this harshness and noisiness. We often think of compadre Arno, from the TC Matic era.

During the Covid crisis, the disabled members of the Wild Classical Music Ensemble were undoubtedly subjected more than others to the harsh conditions of confinement, alone in their rooms. Damien Magnette was still able to visit them with sound equipment. This was one of their all-too-few windows onto the world. Forbidden to meet, let alone play together, the members of Wild were nevertheless able to compose songs in tandem with Damien. The tracks were then sent to musician friends – Fabrice Gilbert, Ava Carrère, Wim Opbrouck, Shht, Arthur Satàn, Nathan Roche and Julien ZLDR – who added their artistic touch. Jean Lamoot and Carl Roosens joined the adventure, one as mixer, the other as video director.

As a result of the conditions under which it was created, this is the band’s most highly-produced album, and perhaps its most accessible: frankly rock, with a great deal of freedom in production, and sometimes with a certain pop allure. Jean Lamoot’s contribution to the mix had a lot to do with it. In addition, the forced slowdown allowed us to devote much more time and attention to writing the lyrics.

Leader Damien Magnette says: “For over a year, we were all confined. But what about when you’re a mentally handicapped person? Well, it’s very different from you and me… We have the right to choose, the luxury of deciding for ourselves what rules we want to follow or not. We have free will. They don’t. This series of confined songs is dedicated to all the people who have gone through this crisis, deprived of their free will. We send them our thoughts, hugs and kisses full of true love !

The songs respond to a deep desire to look out for each other in adversity (the so obvious “Comment ça va?” by Johan Geenens and Wim Opbrouck, or “Waarom ben je boos” by Sébastien Faidherbe with Wim Decoene, the latter full of empathy). A sense of loneliness is logically present on the album (“Dat is mijn verdriet” by Linh Pham, a very real, very concrete and particularly touching poem, or “Loneliness”, whose text was improvised by Wim), if not an understandable rage (“Je ne veux pas” and “My Frustrations”). It worth noting that on “On reste heureux”, Sébastien Faidherbe composed all the parts in one go, with an optimism that stands out from the anger expressed in his other songs.

Let’s make no mistake: none of this is really over. All these emotions, suffering, pain and hope, speak to us far beyond this grim story of covid.