Synaesthesis by Les Modules Etranges
Tracklist
1. | Chaos Black | 1:52 |
2. | Bubonic Brown | 3:44 |
3. | Graveyard Earth | 2:24 |
4. | Scorpion Green | 3:22 |
5. | Cerulean | 2:48 |
6. | Snakebite Leather | 5:41 |
7. | Fortress Grey | 4:06 |
8. | Cotton Candy | 2:55 |
9. | Skull White | 3:28 |
10. | Badmoon Yellow | 3:01 |
11. | Razzle Dazzle Rose | 2:49 |
12. | Ballet Slipper | 1:28 |
13. | KHΛOSBLΛCK [K H Λ O M Λ И remix] | 5:18 |
14. | BUBOИIK BROWИ [K H Λ O M Λ И remix] | 5:04 |
15. | ꟻORTRESS ӘREY [K H Λ O M Λ И remix] | 2:17 |
Credits
released March 1, 2019
"Les Modules Etranges ont achevé leur mue. C'est donc sans étonnement qu'on découvre ces nouveaux titres, dont la teneur bigarrée tient en haleine pendant presque une heure (version CD ou digitale). C'en est fini des atours les plus cold-gothiques-rock (on les retrouve teintés d'indus dans le remix "KHΛOSBLΛCK", mis en œuvre par K H Λ O M Λ И).
Une fois passée l'intro nommée « Chaos black » (la plupart des pistes tirent leurs titres de couleurs), "Bubonic Brown" convoque les esprits chamaniques des sectes folles des années 1970. Guitare dark folk, bourdon, instruments joués de façon païenne et chants envoûtants se superposant, une certaine magie noire prend instantanément. C'est un cérémoniel parfaitement enregistré, dont les sons ont chacun l'ampleur et la place méritées (la version démonisée et plus primitive du remix est simplement terrifiante !).
"Graveyard Earth" se conjugue dans la sensation et l'atmosphère, agressif et déjà non-humain, avec un chant en bande inversée, tandis que les flutiaux et sons champêtres du trop court "Scorpion Green" atteignent cette dimension pastorale et élégiaque qu'on guettait autrefois dans This Mortal Coil. "Cerulelean" impressionne avec son super sample de film (remake du Village des Damnés par Carpenter) dans lequel un enfant explique à un adulte les rudiments d'un nouveau monde où la survie passe par le rejet et le combat pour la vie. Rapport de force, cruauté, exploitation des autres en lieu et place de l'adaptation ou des émotions, ce constat cruel est tempéré par le psychédélique interlude "Badmoon Yellow", tout pétri de réminiscences seventies (on y retrouve Maxime Gall à la guitare, comme pour "Bubonic Brown" et "Fortress Grey").
Un poil d'expérimentation proto no-wave hippie-dub avec "Snakebite Leather" et des cloches maléfiquement recouvertes sur "Fortress Grey", une basse funk à la Tuxedomoon sur "Cotton Candy" (chanté par Johnny Northridge), les volutes Cocteautwineuses de "Razzle Dazzle", les cordes en répétition de "Ballet Slipper" portées vers Throbbing Gristle ou Coil, un final indus-noise avec "ꟻORTRESS ӘREY"... Les comparses Baba Yaga et Osiris font leur marché au petit bonheur et sont aujourd'hui des touche-à-tout plus que pertinents.
Il est rare qu'on puisse conseiller une version digitale plutôt que son pendant physique, mais Synaesthesis est un disque qui se prête très volontiers au mode lecture aléatoire tant sa succession d'ambiances figure un film. Avec ce procédé, que ne permet pas le vinyle, le scénario se démultiplie et permet des découvertes renouvelées."
Sylvaïn Nicolino, Obsküre
+++
Aldébaran, le précédent opus sorti en 2018, repoussait loin les marqueurs Cold-wave/Goth-Rock propre à l'entité et offrait une mue étonnante et décisive pour Les Modules Etranges à l'instar d'un Radiohead qui en son temps, avait surpris l'intelligentsia Pop-Rock avec un Kid A résolument anti-Ok Computer-.
Proposant un registre résolument cinématographique, en noir et blanc avec des gris prononcés. L'album s'affichait comme en points suspendus dans la discographie du binôme lui aussi renouvelé.
Ecouté et redécouvert tardivement par votre serviteur, Synaesthesis aurait du figurer en bonne place dans le top annuel proposé à notre bonne maison. C'est que dans une production annuelle d'albums, toujours plus fournie, ce 8e opus (11, si on compte les EP et un album de featuring) offre un vrai dépaysement. On voyage.
La notion de se réinventer, tellement galvaudé, prend, ici, tout son sens.
Avec Synaesthesis, Les Modules Etranges deviennent et grandissent. Dans le son, dans les textures, dans les expérimentations, tout semble plus riche. Comme Tool avec Aenima, Les Modules construisent une pièce aux multiples tiroirs. Puisant dans le folk brumeux, dans l'organique presque charnelle, dans l'Industriel allemand, dans les ritournelles enfantines, dans les percussions primitives, dans le souffle, le chant, les râles et les vieux synthés 70's, l'inspiration semble sans fin.
On devine que la réalisation, ardue, de l'album a été un vrai plaisir.
Synaesthesis côtoie Coil et les Residents, Punishment of Luxury le temps d'un « Cotton Candy » ou encore John Carpenter. Le tout croisant le chemin d'une guitare acoustique apaisante aux mélodies sibyllines. Avec tout ça l'ambient expérimental d'un The Orb n'est jamais loin.
Synaesthesis redéfinit la notion d'album, à l'heure où les morceaux défilent sur les services de streaming, où l'on parle de -Son – lorsque l'on évoque un titre. Les Modules Etranges propose un étrange (hé oui) concept album inspiré et inspirant comme dans les 70's, les pattes d'eph et les rouflaquettes en moins.
Brillant.
Eric D-Toorop, Coreandco
"Les Modules Etranges ont achevé leur mue. C'est donc sans étonnement qu'on découvre ces nouveaux titres, dont la teneur bigarrée tient en haleine pendant presque une heure (version CD ou digitale). C'en est fini des atours les plus cold-gothiques-rock (on les retrouve teintés d'indus dans le remix "KHΛOSBLΛCK", mis en œuvre par K H Λ O M Λ И).
Une fois passée l'intro nommée « Chaos black » (la plupart des pistes tirent leurs titres de couleurs), "Bubonic Brown" convoque les esprits chamaniques des sectes folles des années 1970. Guitare dark folk, bourdon, instruments joués de façon païenne et chants envoûtants se superposant, une certaine magie noire prend instantanément. C'est un cérémoniel parfaitement enregistré, dont les sons ont chacun l'ampleur et la place méritées (la version démonisée et plus primitive du remix est simplement terrifiante !).
"Graveyard Earth" se conjugue dans la sensation et l'atmosphère, agressif et déjà non-humain, avec un chant en bande inversée, tandis que les flutiaux et sons champêtres du trop court "Scorpion Green" atteignent cette dimension pastorale et élégiaque qu'on guettait autrefois dans This Mortal Coil. "Cerulelean" impressionne avec son super sample de film (remake du Village des Damnés par Carpenter) dans lequel un enfant explique à un adulte les rudiments d'un nouveau monde où la survie passe par le rejet et le combat pour la vie. Rapport de force, cruauté, exploitation des autres en lieu et place de l'adaptation ou des émotions, ce constat cruel est tempéré par le psychédélique interlude "Badmoon Yellow", tout pétri de réminiscences seventies (on y retrouve Maxime Gall à la guitare, comme pour "Bubonic Brown" et "Fortress Grey").
Un poil d'expérimentation proto no-wave hippie-dub avec "Snakebite Leather" et des cloches maléfiquement recouvertes sur "Fortress Grey", une basse funk à la Tuxedomoon sur "Cotton Candy" (chanté par Johnny Northridge), les volutes Cocteautwineuses de "Razzle Dazzle", les cordes en répétition de "Ballet Slipper" portées vers Throbbing Gristle ou Coil, un final indus-noise avec "ꟻORTRESS ӘREY"... Les comparses Baba Yaga et Osiris font leur marché au petit bonheur et sont aujourd'hui des touche-à-tout plus que pertinents.
Il est rare qu'on puisse conseiller une version digitale plutôt que son pendant physique, mais Synaesthesis est un disque qui se prête très volontiers au mode lecture aléatoire tant sa succession d'ambiances figure un film. Avec ce procédé, que ne permet pas le vinyle, le scénario se démultiplie et permet des découvertes renouvelées."
Sylvaïn Nicolino, Obsküre
+++
Aldébaran, le précédent opus sorti en 2018, repoussait loin les marqueurs Cold-wave/Goth-Rock propre à l'entité et offrait une mue étonnante et décisive pour Les Modules Etranges à l'instar d'un Radiohead qui en son temps, avait surpris l'intelligentsia Pop-Rock avec un Kid A résolument anti-Ok Computer-.
Proposant un registre résolument cinématographique, en noir et blanc avec des gris prononcés. L'album s'affichait comme en points suspendus dans la discographie du binôme lui aussi renouvelé.
Ecouté et redécouvert tardivement par votre serviteur, Synaesthesis aurait du figurer en bonne place dans le top annuel proposé à notre bonne maison. C'est que dans une production annuelle d'albums, toujours plus fournie, ce 8e opus (11, si on compte les EP et un album de featuring) offre un vrai dépaysement. On voyage.
La notion de se réinventer, tellement galvaudé, prend, ici, tout son sens.
Avec Synaesthesis, Les Modules Etranges deviennent et grandissent. Dans le son, dans les textures, dans les expérimentations, tout semble plus riche. Comme Tool avec Aenima, Les Modules construisent une pièce aux multiples tiroirs. Puisant dans le folk brumeux, dans l'organique presque charnelle, dans l'Industriel allemand, dans les ritournelles enfantines, dans les percussions primitives, dans le souffle, le chant, les râles et les vieux synthés 70's, l'inspiration semble sans fin.
On devine que la réalisation, ardue, de l'album a été un vrai plaisir.
Synaesthesis côtoie Coil et les Residents, Punishment of Luxury le temps d'un « Cotton Candy » ou encore John Carpenter. Le tout croisant le chemin d'une guitare acoustique apaisante aux mélodies sibyllines. Avec tout ça l'ambient expérimental d'un The Orb n'est jamais loin.
Synaesthesis redéfinit la notion d'album, à l'heure où les morceaux défilent sur les services de streaming, où l'on parle de -Son – lorsque l'on évoque un titre. Les Modules Etranges propose un étrange (hé oui) concept album inspiré et inspirant comme dans les 70's, les pattes d'eph et les rouflaquettes en moins.
Brillant.
Eric D-Toorop, Coreandco