pudeur du caché puis nudité couleur de chair du sable humide
mouvement immobile
étrange estran destructeur de lui même
extrême quotidien de l’un et de l’autre continent, marge inhospitalière
qui accueille tous nos pas et tous nos cris intérieurs
Le dictionnaire, dans son obligation de réduction, nous explique que l’estran est : la portion du littoral entre les plus hautes et les plus basses mers . Tout, dans cette définition ( portion - littoral - entre - les plus et les moins ) indique l’entre-deux, l’incertain, les opposés, chair ou poisson, terrestre ou marin, qui le sait ?
Le mot est ridiculement petit pour ce qu’il recouvre, comme s’il voulait se faire tout petit devant l’ampleur de ce qu’il découvre .
Etrange univers n’appartenant jamais complètement à un élément ou un autre . Non appartenance presque coupable ?
Il n’y a que la poésie et la musique qui puissent parler de l’estran avec un véritable sens, même le dictionnaire le plus sérieux, en dehors de cette trop courte définition un peu réglementaire, purement géographique, a recours à la métaphore poétique .
Merci à Jean-Michel pour ces vers inspirants
Né à Amiens où il fait des études de flûte et d’écriture au CNR , puis au CNSM de Paris.
Musicien d’orchestre puis professeur et directeur d’un conservatoire.
Rencontre avec l’ethnomusicologie à Dublin, la musique électroacoustique au GRM, Ivo Malec, Guy Reibel, François Bayle et l’IRCAM.
Professeur au CRR de Bordeaux durant 24 ans et au GRM 17 ans.